mercredi 5 avril 2017

JULIA LEPERE




Julia Lepère, née en 1987, écrit de la poésie depuis une dizaine d'années. Elle a fondé avec Fanny Garin la revue de poésie Territoires Sauriens-attention crocos, revue numérique qui a trois numéros à son actif. Elle se forme depuis environ,
parallèlement à une activité théâtrale (jeu et mise en scène). Depuis quelque temps au clown. 



Extraits... [n°1 de Territoires Sauriens-attention crocos] 
...de N’importe qui est toi  de Julia Lepère.


Je repense
Seul le silence m’entourait
Je m’ai noyée, je reprends je me suis



Avec la poussière j’aimais jouer
Entre les pierres des statues, il me semble
Que cela commençait

Tu durcis ton ombre De trois figures de pierre
Tu entends le vacarme 
Dans la forêt t’étouffent fougères pousses 
Yeux animaux La vie t’échappe 
Tes mains jouent dans la poussière pour 
Saisir avant que tombe Jusqu’à la pluie 
Ta déroute de mots


Tu repenses
Il faudrait s’échouer au silence
Couvrir comme tes ancêtres amour enfant
Leurs cheveux cendres

Ne pas penser que les trains ôtent, penser
A l’outremer de ton regard
Juste au bord du bleu


Tu voulais arriver aux corps mort des marais
Dans la tête un soleil cou coupé des mots volés
Tu reprends

Devant toi Le soleil comble la mer, se coupant
Tu penses aux corps morts –un corbeau marin passe 
 Tu lui demandes si la mer tue comme les marais

Tu repenses
Je m’ai noyée j’ai peur de tout
Je pensais à un homme dans un train un bout de pain

Rendu appartenu, un homme où respirer
Rétablit le rivage
Maintenant il
Comble le silence en écartant tes bras 


Ton corps échappé d’eau 
Il te rappelle quelqu’un 
A cause du soleil aveugle
D’un polaroid enfant blond

Tu repenses
Est-il possible que quelque chose résiste à vivre
Qu’au fond du noyau dur du sens, je dis âme-amour,
Un mot pour que je m’entende appeler
Tu te reprends, serait-il possible que quelque chose résiste 
A mourir

Tu repenses
Aux animaux qu’on abat
J’aurais pu voir dans les yeux d’un animal
Le vacarme tenu lieu de forêt

Je tisse des fils de pitié sans comprendre qu’ils me mènent
A un cri noyau dur du sens
Dernier appel, amour-âme un mot 

N’importe qui toi animal aux plages décalquant

Ton image et rugissement 
Feulement Hurlement 
De plus loin tu te tiens et la mer ne t’a jamais paru 
Si indifférente si 
Terrée dans son cri 

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